Notre amour pour les glucides peut être le résultat d'une adaptation génétique qui a commencé il y a plus de 800 000 ans, bien avant que nos ancêtres ne développent l'agriculture. De nouvelles recherches révèlent que les premiers humains, y compris les Néandertaliens, possédaient de multiples copies du gène amylase (AMY1), qui joue un rôle clé dans la décomposition des aliments riches en amidon. Ce gène permet la décomposition des glucides complexes comme le pain, les pommes de terre et les céréales dès la cavité buccale, garantissant une absorption rapide de l'énergie. Cette adaptation a évolué en réponse à des changements alimentaires et est désormais considérée comme l'un des facteurs clés qui ont permis aux humains de s'adapter à divers régimes alimentaires à travers le monde.
L'analyse de l'ADN ancien provenant d'échantillons vieux de 45 000 ans, y compris ceux de Sibérie, a montré que les chasseurs-cueilleurs pré-agricoles avaient en moyenne entre quatre et huit copies du gène AMY1. Cela indique qu'une grande variabilité du gène amylase était présente longtemps avant que les humains ne commencent à cultiver des plantes et à consommer de plus grandes quantités d'amidon. Fait intéressant, les Néandertaliens et les Denisoviens possédaient également plus de copies de ce gène, ce qui suggère que des changements évolutifs se sont produits avant que les espèces humaines modernes ne se séparent de ces anciens parents. Cette découverte jette une nouvelle lumière sur les habitudes alimentaires de nos ancêtres, ainsi que sur les pressions évolutives qui ont façonné le métabolisme humain.
Alors que les humains migraient d'Afrique vers différentes parties du monde, les variations génétiques du gène amylase leur ont permis de s'adapter à différentes sources de nourriture. Dans les régions plus chaudes, où les plantes étaient disponibles toute l'année, le nombre de copies du gène AMY1 a aidé les gens à digérer les aliments riches en amidon plus efficacement. Dans les régions plus froides, où la nourriture végétale était plus limitée, ces adaptations génétiques n'ont peut-être pas eu autant d'importance. Cependant, lors du passage des sociétés de chasseurs-cueilleurs aux sociétés agricoles, il y a eu une augmentation de la consommation d'amidon, entraînant une augmentation du nombre de copies de gènes.
L'agriculture a apporté des changements clés à l'alimentation humaine. En raison de l'expansion des cultures riches en amidon, comme le blé, le maïs et le riz, le nombre de copies du gène AMY1 a augmenté au cours des quelques milliers d'années dernières. Les recherches ont montré que les Européens avaient augmenté leur nombre moyen de copies de gènes de quatre à sept au cours des 12 000 dernières années. Cette augmentation du nombre de gènes a permis une digestion plus efficace des aliments riches en amidon, garantissant un meilleur accès à l'énergie et aidant les gens à survivre dans des conditions où la nourriture était rare.
Les Néandertaliens et les Denisoviens avaient également plus de copies du gène amylase, ce qui indique qu'ils consommaient également des quantités significatives d'aliments riches en amidon. L'analyse du génome de ces anciens humains a révélé que les copies du gène AMY1 existaient même avant la divergence entre les humains modernes et les Néandertaliens, ce qui signifie que cette adaptation génétique est plus ancienne que ce que l'on pensait à l'origine. Cette découverte souligne encore davantage l'importance de l'amylase dans l'évolution humaine et l'adaptation à un régime riche en glucides.
Le gène amylase ne joue pas seulement un rôle dans la décomposition de l'amidon, mais influence également le goût du pain et d'autres produits de boulangerie. L'amylase, une enzyme produite dans la salive, décompose l'amidon en sucres simples, ce qui renforce la saveur et accélère la digestion. Cette capacité a été cruciale dans l'évolution humaine, car elle a permis à nos ancêtres d'extraire plus d'énergie des ressources disponibles et de survivre dans des environnements avec une nourriture limitée. Les communautés agricoles, en particulier en Europe, ont montré une augmentation significative du nombre de copies du gène amylase, ce qui a permis une meilleure digestion des aliments riches en amidon qui constituaient une grande partie de leur alimentation.
Les recherches actuelles continuent de révéler la complexité des adaptations génétiques liées à l'amylase. Les scientifiques étudient le lien entre le nombre de copies de ce gène et divers états métaboliques, tels que l'obésité et le diabète. Ces recherches pourraient ouvrir de nouvelles possibilités pour comprendre le métabolisme humain et aider à développer des thérapies ciblées pour les maladies liées à un régime riche en glucides. Les variations génétiques associées à l'amylase offrent également un aperçu des changements évolutifs qui ont façonné les populations humaines à travers le monde, soulignant l'importance de cette adaptation enzymatique dans l'histoire humaine.
Ces découvertes fournissent des informations importantes sur la façon dont l'alimentation humaine a évolué au fil du temps et sur la manière dont les changements génétiques ont joué un rôle clé dans notre adaptation à différents environnements. Les preuves suggèrent que la capacité à digérer l'amidon a donné à nos ancêtres un avantage évolutif significatif, leur permettant d'avoir une meilleure nutrition et de l'énergie à des moments où les ressources étaient rares. Les scientifiques continuent d'explorer les variations génétiques associées à l'amylase pour mieux comprendre son rôle dans la santé humaine moderne et l'évolution.
Source : University at Buffalo
Heure de création: 21 octobre, 2024
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